Comment aider un enfant qui se sent nul, doute de lui ou manque de confiance ?

 
 
 
 

"Je suis nul... Je n'y arriverai jamais..."

Ces mots, vous les avez peut-être déjà entendus, murmurés par votre enfant.

Ils ne sont pas anodins. Ils sont le révélateur d'un doute qui s'installe, d'une estime de soi qui commence à se fissurer et parfois d'un mal-être profond.

Nous allons voir comment aider un enfant qui se sent nul, se dévalorise, doute de lui ou manque de confiance

Avec des outils concrets, bienveillants, et adaptés à l'âge de l'enfant, vous pourrez l'aider à retrouver sérénité, élan et fierté.

 

Pourquoi un enfant se sent-il nul ou incapable ?

Un enfant ne pense pas spontanément qu'il est incapable. Il ne naît pas en se sentant nul. 

C’est avec le temps, au fil de ses expériences, que ce sentiment peut s’installer.

Ce sentiment naît sous l'effet :

  • de remarques blessantes ou de moqueries (parfois involontaires)

  • d'échecs scolaires mal accompagnés, sans valorisation des efforts

  • de comparaisons fréquentes avec ses frères, sœurs ou camarades

  • une pression de performance, parfois très subtile mais ressentie

  • d'un perfectionnisme très présent notamment chez certains enfants hypersensible

 

Il est important de préciser que nous avons tous, à un moment ou à un autre, pu faire une remarque maladroite sans en mesurer l’impact. Il ne s’agit pas de culpabiliser, que l’on soit parent ou enseignant. 

Comprendre comment se construit ce sentiment d’incapacité chez l’enfant ne doit pas être une source de reproche envers soi-même, mais plutôt un outil pour prendre du recul. 

C’est en comprenant les mécanismes en jeu qu’on peut ensuite mieux accompagner l’enfant et l’aider à restaurer une image positive de lui-même.

 

Voici 7 clés pour vous aider dans ces moments :

 

1. Accueillir l'émotion avant de rassurer

Quand un enfant dit : "Je suis nul", notre premier réflexe est souvent de nier :

"Mais non, pas du tout, tu es très intelligent !"

Cette réponse part d’une intention bienveillante : on souhaite apaiser sa souffrance, le rassurer. Mais cette réaction peut avoir l’effet inverse. Elle peut donner à l’enfant le sentiment que son émotion n’est pas entendue, voire qu’elle est inappropriée.

Il peut comprendre : « Tu ne devrais pas ressentir ça. »


 Quand il dit « Je suis nul », il ne cherche pas nécessairement à ce qu’on lui prouve le contraire. Il exprime un mal-être, une frustration, une déception. 

Ce qu’il a besoin de sentir à ce moment-là, c’est qu’il n’est pas seul avec son émotion.



Alors, quoi lui répondre ? 

On peut lui montrer que nous sommes à son écoute, avec des phrases comme : 

  • "Je vois que tu te sens nul aujourd'hui. Tu veux m'expliquer ce qui s'est passé ?"

  • "Tu as l'air déçu. Est-ce que c'était un moment difficile ?"

  • “C’est dur pour toi à l’école en ce moment, tu veux qu’on en parle ensemble ?:

Valider son émotion, ce n’est pas approuver son interprétation (non, il n’est pas nul), mais c’est lui transmettre un message : "Je te comprends, ce que tu ressens est important. Je suis là avec toi."

C’est à partir de cet espace d’écoute et de sécurité que l’enfant pourra, peu à peu, reconstruire une image plus juste et plus positive de lui-même.

 
 

2. Remettre en question ses croyances limitantes

Les enfants construisent très tôt des "vérités intérieures”, comme :

  • "Je ne suis pas assez fort."

  • "Je suis toujours dernier."

  • "Je ne comprends jamais rien."

  • “Les autres sont meilleurs que moi”

Ces pensées sont des croyances limitantes, qui se créent à la suite d'expériences vécues, de déceptions. 

L'adulte peut aider à déconstruire ces croyances.




Oui, mais comment l’aider ?

  • Reformuler avec douceur : "Tu as eu du mal aujourd'hui. Mais ça ne veut pas dire que tu es nul."

⇒ Cette reformulation permet à l’enfant de distinguer l’expérience (difficile) de son identité (je suis nul)

  • Donner des exemples de moments réussis : "Tu te souviens de la fois où tu as réussi ce grand puzzle tout seul ?"

⇒ Cela l’aide à ne pas focaliser sur les moments d’échec et à prendre conscience de ses réussites. Il nourrit ainsi un discours intérieur plus équilibré.

  • Montrer que les erreurs font partie de l'apprentissage : "Tu as le droit de te tromper. Moi aussi je me trompe parfois. C’est comme ça que l’on apprend."

⇒ Cela normalise l’erreur et l’aide à la percevoir comme une étape à tout apprentissage.




J’ai d’ailleurs créé un poster à afficher qui transmet ce message de manière ludique et encourageante.

🌟 Ce poster est à télécharger gratuitement ici 


Vous pouvez le lire avec votre enfant, lui proposer d’y réfléchir après un moment difficile, ou même créer ensemble un petit rituel autour des "erreurs qui font grandir" : en fin de semaine, chacun partage une erreur et ce qu’il en a appris !

 
 

3. Mettre l'accent sur l'effort plutôt que sur le résultat

L'école et la société valorisent beaucoup la réussite visible : bonnes notes, vitesse, perfection. Mais ce qui construit la confiance durable, c'est la valorisation de l'effort, de l'engagement, de la progression.

Des phrases comme celles-ci sont un véritable boost pour muscler la confiance en soi et la détermination :

  • "Tu as fait de ton mieux, et c'est déjà beaucoup."

  • "Ce n'est pas parfait, mais tu as avancé, tu peux être fier de toi."

  • "Tu as persévéré malgré les difficultés, bravo !”

 

Le saviez-vous ?

Des études menées par la psychologue Carol Dweck de l'Université Stanford ont démontré que les enfants félicités pour leurs efforts, plutôt que pour leur intelligence, développent une plus grande persévérance, une meilleure résilience face aux échecs et une motivation accrue pour relever de nouveaux défis.

 
 

4. Installer un rituel pour nourrir la confiance 

Les enfants ont besoin de répétitions positives pour consolider une image encourageante d’eux-mêmes. Une remarque bienveillante, entendue une fois, peut les toucher... mais c’est surtout dans la régularité que se construit la confiance.

C’est pourquoi la mise en place d’un petit rituel quotidien peut être un outil précieux.

🫙 Le rituel du bocal des phrases bienveillantes

L’idée est simple :

  • Imprimez ou écrivez avec lui des phrases positives, courtes et inspirantes.

  • Glissez-les dans un joli bocal ou une boîte décorée

  • Chaque matin, chacun pioche une phrase

  • On peut garder cette phrase avec soi toute la journée, la coller sur son bureau, ou en discuter.

Exemples de phrases :

« Je suis important pour les gens que j’aime »
✨ « J’ai le droit de faire des erreurs »
« Mon courage est plus important que ma réussite »

🎁 Pour vous aider, j’ai créé un document avec 30 phrases positives à découper.

Vous pouvez le télécharger gratuitement ici.

 
 

5. Offrir un environnement de confiance

Un enfant ne peut pas s’épanouir pleinement s’il ne se sent pas en sécurité — pas seulement physique, mais émotionnelle

Pour renforcer la confiance en soi, il a besoin de savoir qu’il peut être lui-même, faire des erreurs, exprimer ses doutes ou ses émotions… sans crainte d’être jugé, moqué ou comparé.

🏡 À la maison : créer un climat qui sécurise et valorise

À la maison, chaque petite interaction compte. Il ne s’agit pas d’être parfait, mais de créer un climat global de respect et d’écoute.

  • Évitez les comparaisons avec les frères, sœurs ou les copains. Même dites sans mauvaise intention (“Regarde ta sœur, elle y arrive bien, elle…”), ces phrases peuvent entamer profondément la confiance d’un enfant. Chaque enfant est unique, avance à son rythme et a ses propres forces.

  • Favorisez les moments de qualité : lecture partagée, cuisine ensemble, balades, jeux de société… Ce sont dans ces temps simples que l’enfant sent qu’il a de la valeur, indépendamment de ses performances.

  • Créez un espace d’expression sans jugement. Un moment calme en fin de journée, ou une habitude comme “la météo du cœur” à table, permet à chacun de partager comment il se sent. L’idée est d’écouter sans chercher à corriger ou minimiser, juste être là, pleinement présent.

🏫 À l’école : coopérer pour mieux accompagner

Parfois, l’enfant montre à la maison des signes de mal-être liés à l’école : découragement, repli, peur du regard des autres, troubles du sommeil, somatisations… Ne restez pas seul avec vos inquiétudes.

  • Rencontrez l’enseignant pour partager vos observations. Il peut ne pas avoir perçu ces signes. Une discussion bienveillante peut ouvrir des pistes ou permettre de mieux soutenir un enfant.

La coopération entre les parents et l’école est essentielle. Un enfant qui sent que les adultes s’unissent autour de lui se sent renforcé. Il comprend qu’il n’est pas "un problème", mais une personne digne d’être soutenue.

 
 

6. Mettre en place des outils concrets pour développer sa confiance en soi

Les enfants apprennent plus facilement avec des supports visuels, concrets et ludiques. C’est en observant cela dans mes années d’enseignement en France et en Australie que j’ai eu envie de créer des ressources accessibles, engageantes et profondément transformatrices pour les enfants et les familles.

C’est ainsi que sont nés les programmes "Maîtresse Amayette".

🎥 Dans ces programmes, j’accompagne les enfants pas à pas dans la découverte de leurs émotions et de leur confiance en eux. 

Grâce à des vidéos animées, des personnages rigolos, des exercices de respiration, des rituels et des activités à imprimer, je guide les enfants de 3 à 8 ans dans un apprentissage à la fois doux et structurant.

🌟 À travers les programmes "J’apprends mes émotions" et "J’apprends la confiance en moi", les enfants :

  • apprennent à identifier ce qu’ils ressentent,

  • découvrent des outils concrets pour se calmer et s’apaiser,

  • renforcent leur confiance en eux en explorant leurs forces,

  • et développent une base émotionnelle solide pour s’épanouir, à l’école comme à la maison.

👉 Découvrez les programmes "Maîtresse Amayette" ici

 
 

7. Quand faut-il s'inquiéter ?

Tous les enfants traversent des périodes de doute, ou de baisse de confiance. Mais quand certains signes persistent ou s’intensifient, il est important de ne pas rester seul face à ses inquiétudes.

Voici quelques signaux d’alerte à prendre en compte, s’ils durent plusieurs semaines ou s’aggravent :

  • L’enfant se replie sur lui-même, parle moins, s’isole, semble "absent" ou démotivé.

  • Il répète souvent des phrases très négatives sur lui-même : « Personne ne m’aime », « Je ne sers à rien »

  • Il refuse d’aller à l’école ou se plaint fréquemment de maux physiques (maux de ventre, de tête), sans cause médicale identifiée. Ces symptômes sont parfois l’expression d’un mal-être émotionnel.

  • Il semble en difficulté dans ses relations sociales : il a peu ou pas d’amis, évite les autres.

Ces signes peuvent indiquer que l’enfant porte une souffrance plus profonde

👩‍⚕️ Un psychologue pour enfants, un pédiatre ou un médecin scolaire peut vous aider à mieux comprendre ce que vit votre enfant, et proposer un accompagnement adapté. Parfois, quelques séances suffisent pour débloquer une situation ou redonner confiance à l’enfant.

Se faire accompagner, c’est aussi montrer à son enfant que demander de l’aide est un acte de force, pas de faiblesse — un message très puissant pour sa construction personnelle.

 
 

Conclusion : Aider un enfant à croire en lui, chaque jour

Un enfant qui se sent nul a avant tout besoin :

  • d'être écouté sans être jugé

  • d'être accompagné avec douceur et patience

  • de recevoir des messages qui renforcent sa valeur, indépendamment de ses résultats

Chaque mot, chaque regard, chaque rituel peut devenir une brique de plus dans la construction de sa sécurité intérieure.

✨ Aucun enfant ne devrait grandir en pensant qu'il n'est pas capable. Aidons-les à croire en eux, avec amour et constance.

 
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